Haïti : Edmond Mulet fait le bilan de l'action de la Mission de l'ONU

Après seize mois à la tête de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, Edmond Mulet, chef de la mission, quitte le pays. Arrivé au lendemain du séisme, le diplomate guatémaltèque avait annoncé qu'il partirait le jour où un nouveau président de la République serait institué selon la loi électorale et dans le calme, ce qui serait chose faite ce samedi avec la prise de pouvoir de Michel Martelly. A terme la mission des Nations unies elle-même quittera Haïti, mais il faudra, selon Edmond Mulet, que l'Etat haïtien soit en capacité d'assurer la sécurité intérieure.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Ces 25 dernières années, l'ONU a envoyé huit missions dans en Haïti. La Minustah est présente elle sur le territoire depuis plus de sept ans.

Depuis la situation politique et sécuritaire s'est apaisée, la majorité des Haïtiens souhaite aujourd'hui que les Casques bleus se retirent progressivement. Edmond Mulet le sait, l'ONU y songe mais le séisme de janvier 2010 a retardé ce départ : « déjà en octobre 2009 le Conseil de sécurité envisageait une réduction importante du contingent des Nations unies en Haïti mais ensuite, avec le tremblement de terre, nous avons reçu une augmentation de troupes militaires et policières pour aider à contrôler la sécurité –ou l’insécurité- dans le pays. Quand est-ce que la Minustah pourra partir ? la réponse est très claire : cela dépendra de la capacité de nos partenaires haïtiens à créer leurs propres capacités pour remplacer les fonctions et les responsabilités que nous avons»

Pour le remplacement de la Minustah, Edmond Mulet n'est pas favorable à la reformation de l'armée en Haïti mais souhaite davantage la création d'un corps sécuritaire, une sorte de garde nationale. Se posera alors, selon Edmond Mulet, la question du financement de cette force armée, l'Etat haïtien déficitaire ayant déjà des difficultés à payer les salaires de ses policiers.

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