Dans cet entretien accordé à RFI, le nouveau président haïtien qui prendra officiellement ses fonctions dans quelques jours aborde différents thèmes.
Tout d'abord, Michel Martelly doit se prononcer sur le choix de son Premier ministre. Le nom de Jean-Max Bellerive, qui a dirigé le dernier gouvernement de René Préval circule comme un potentiel candidat. Il est vrai que dès la proclamation des résultats de la présidentielle, celui-ci se déclarait « heureux ». Mais pour le président élu, sa nomination n'est qu'une rumeur.
La conduite de réformes politiques risque d'être difficile pour le futur chef de l'État avec une Assemblée dont la majorité appartient au président sortant. Mais pour Michel Martelly : « Ils ont été élus tout comme moi par le peuple, et donc on peut se rencontrer ».
En ce qui concerne la présence de la Mission des Nations unies en Haïti, Michel Martelly ne voit pas un départ à la va-vite, mais une phase au cours de laquelle Haïti constituerait sa propre force, déterminée à agir dans des domaines aussi variés que l'ingénierie, la santé, la reforestation ou le contrôle des côtes haïtiennes.
En matière diplomatique, si le futur président reconnaît qu'il y a eu des décisions malheureuses à la fois de Washington et de Port-au-Prince, l'État haïtien est « prêt à coopérer avec tous les pays » et « Haïti fait partie de l'Amérique ». En ce qui concerne la France, Michel Martelly compte « réaffirmer et renforcer » la coopération avec l'ancienne puissance coloniale.
Le retour des deux anciens présidents, Jean-Claude Duvalier et Bertrand Aristide, n'émeut pas le futur chef de l'État. Se refusant à commenter les poursuites judiciaires à l'encontre du premier, il déclare : « Tous deux en tant que chefs d'État comprennent la nécessité de garantir la stabilité politique pour que Haïti puisse jouir de ce développement économique que l'on recherche tant ».
Pour lui, le peuple haïtien ne sera pas déçu. Pas question de simplement dépenser de l'argent, « on va se pencher sur des projets de développement importants. On va réussir ». Michel Martelly insiste : « On est là pour réussir ».