Obama à Ground Zero pour tourner la page du 11-Septembre

Barack Obama s’est rendu sur les lieux des attentats du 11-Septembre à New York pour marquer la fin de la traque d’Oussama ben Laden. Le président américain s’est recueilli à Ground Zero après une rencontre avec les pompiers et les policiers de New York et les familles des victimes. Un déplacement, selon la Maison Blanche, destiné à aider les New-Yorkais et les Américains à refermer ce chapitre, quatre jours après l'annonce de la mort d’Oussama ben Laden.

 

Une cérémonie discrète, sans discours ni apparition triomphale, pour marquer la fin d’une traque qui aura duré dix ans. Sur le chantier de Ground Zero, à l’endroit où s’élevaient les tours jumelles du World Trade Center, Barack Obama a simplement déposé une couronne de fleurs, rouges, blanches et bleues, aux couleurs de l’Amérique.

« Pour la première fois, nous pouvons regarder Ground Zero sans voir l’ombre de ben Laden. Nous pouvons enfin tourner la page », confie Dianetta Gilmore, une habitante de Brooklyn, venue chercher l’apaisement du traumatisme d’avoir vu les tours s’effondrer, le 11 septembre 2001. Un sentiment largement partagé dans la foule de quelques milliers de personnes, massées dans un silence seulement interrompu par les applaudissements et les « USA-USA » au passage du cortège présidentiel. « L’Amérique vous remercie, Mister President » pouvait-on lire sur l’une des nombreuses pancartes à l’effigie de Barack Obama.

Des vendeurs de rue proposaient des tee-shirts flanqués du slogan « Obama Got Osama » (Obama a eu Oussama). « C’est comme si les choses rentraient enfin dans l’ordre. Le temps est venu de refermer les blessures », dit un jeune new-yorkais devant les hautes palissades du chantier de Ground Zero d’où un mémorial et une nouvelle tour de 541 mètres baptisée 1 World Trade Center, verront le jour en 2013. Rares sont ceux comme Talia, une étudiante de New York, qui regrette qu’Oussama ben Laden n’a pas été capturé vivant. « Le procès de ben Laden aurait permis de mieux tenir compte de la loi et de la justice internationale, même si je comprends le besoin pour l’Amérique d’avoir réglé l’affaire de cette façon », dit-elle.

Pendant les quelques heures de sa visite, Barak Obama s’est entretenu avec certaines familles des quelque 3 000 victimes des attentats. Le président américain a également rendu hommage au secours en visitant le premier poste de police à avoir répondu à l’appel d’urgence le 11 septembre 2001 et les pompiers d’une caserne de Chelsea, dont quinze hommes ont péri dans les attentats.

George Bush a décliné l’invitation à cette cérémonie, arguant de sa décision de rester en retrait de la vie publique. Il était le dernier président à avoir foulé Ground Zero, quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001 dans une scène restée comme un moment iconique de sa présidence. Debout, sur les ruines encore fumantes du World Trade Center, George Bush s’était saisi d’un mégaphone de pompiers pour s’écrier : « Ceux qui ont fait ça, vont entendre parler de nous ! ». La fierté nationale des Américains, si profondément meurtrie par Oussama ben Laden, a maintenant été restaurée par son successeur. Cela a pris près de dix ans. « La mort de ben Laden envoie un message au monde entier, s’est exclamé Barack Obama devant les pompiers de New York. Quand nous disons que nous n’oublierons pas, nous le pensons vraiment ».

 

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