« Sous le gouvernement de Tet Kalé, les magouilles ne passeront pas », s'est indigné Michel Martelly. En demandant une enquête indépendante, il a pris acte de la polémique qui monte depuis la proclamation des résultats par le CEP (Conseil électoral provisoire). Des résultats plus que suspects aux yeux de diplomates en fonction à Port-au-Prince, du RDDNH (Réseau national de défense des droits humains) la principale organisation des droits de l'homme, et d'une dizaine de sénateurs : tous accusent l'organisme électoral de s'être laissé intimider et corrompre.
L’Alternative est la formation grande perdante des curieux renversements de tendances entérinés par le CEP, car 7 au moins de ses candidats arrivés en tête selon les chiffres préliminaires des législatives ont été donnés battus au profit de leurs rivaux de l'Unité dans les résultats définitifs, ce qui a entraîné des violences dans les circonscriptions concernées.
Au terme de ces corrections jugées douteuses, en tout cas, le succès est bien au rendez-vous pour le camp de René Préval, qui dispose d'une quasi-majorité absolue à la Chambre basse et de plus de la moitié des sièges au Sénat, ce qui lui donne un levier décisif sur l'action présidentielle. Le CEP n'aura décidément jamais su s'imposer comme un organe au-dessus de tout soupçon.
Au premier tour déjà, ce n'est qu'après une enquête menée par l'OEA (Organisation des Etats américains) que le CEP s'était résolu à disqualifier le candidat du pouvoir, Jude Célestin, donnant ainsi sa chance à Michel Martelly, lequel sait ce qu'il doit à la contestation des chiffres.