Avec notre envoyée spéciale à La Havane, Michèle Gayral
Changer ce qui doit être changé : c’est en ces termes que depuis sa retraite Fidel Castro a interpellé lundi 18 avril les délégués du Parti communiste cubain. La télévision d’Etat a elle largement diffusé les réflexions exprimées par ce millier de cadres politiques, réuni à La Havane depuis samedi, pour entériner les 311 mesures censées marquer une étape stratégique de la révolution.
Stratégique parce que le modèle ultra-centralisé à la soviétique en vigueur ne peut sortir le pays de la crise profonde où il a contribué à la plonger, et parce que la génération de Fidel Castro, la « vieille garde » arrivée à ses limites vitales, a dû se résoudre à envisager la relève.
Renouvellement annoncé des cadres du parti
D’un côté donc un secteur économique plus souple avec un micro-secteur économique privé susceptible d’absorber à terme les dégraissages pour l’instant suspendus dans la fonction publique et de l’autre des cadres du parti unique que Raul Castro veut d’un nouveau genre : responsables et bien formés, et à la longévité en poste réduite à deux mandats de cinq ans.
Les organes dirigeants vont justement être renouvelés à l’issue de ce congrès et vraisemblablement Raul Castro sera désigné Premier secrétaire à la place de son aîné Fidel, officiellement partant. Un nouveau numéro un du parti communiste cubain qui, quasi octogénaire, n’aura plus que dix ans de pouvoir devant lui en application des nouvelles normes.