Avec notre envoyée spéciale à La Havane,
Raul Castro n’a notoirement ni le talent, ni l’endurance oratoire de son aîné Fidel. Revêtu d’une blanche guayabera, la chemise typique, il a pourtant offert aux 1 000 délégués du Parti communiste, et au-delà à tous les Cubains, un discours de deux heures et demie.
Il n’en fallait peut être pas moins pour répondre aux angoisses montrées par ce que le président a appelé une consultation démocratique : le débat public organisé pendant trois mois sur les réformes en cours. Un débat qui a révélé comme thème le plus sensible, la suppression programmée de la libreta, le carnet de produits subventionnés grâce auquel les familles cubaines se procurent depuis deux générations des aliments de base.
Sans revenir sur ce projet, Raul Castro a voulu rassurer. « A Cuba, sous le socialisme, il n’y aura jamais d’espace pour les thérapies de choc contre les plus défavorisés. La révolution ne laissera aucun Cubain sans protection ».
Reconnaissant insuffisances et erreurs dans la gestion passée, Raul Castro a prôné plus de décentralisation, la responsabilité des hauts cadres prochainement élus et une limitation de leur mandat à deux fois cinq ans. Il a enfin dénoncé l’embargo américain qui, à l’en croire, se serait encore intensifié avec Barack Obama.
Le défilé en images