Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Selon la commission intérimaire pour la reconstruction, environ un tiers du million et demi de sinistrés a trouvé une alternative aux tentes. Ces personnes habiteraient désormais au domicile de proches ou dans des abris construits par les ONG. Mais Michel Forst, l'expert indépendant des Nations unies aux droits de l'homme, remet en cause la véracité de ces chiffres.
« Il est vrai qu’un certain nombre de personnes ont quitté les camps informels, sont retournées chez elles, ont construit des maisons. Il y a un peu plus de 31 000 maisons qui ont été construites par la communauté internationale dans lesquelles des familles viennent habiter. Mais je ne suis pas sûr que le nombre de personnes qui est annoncé comme étant les centaines de milliers de personnes qui ont quitté les camps soit le chiffre réel. Je crois que personne n’a, à l’heure actuelle, une véritable évaluation du nombre de personnes qui ont été déplacées. On annonce des chiffres, qui de mon point de vue, ne sont pas tout à fait certains ».
Michel Forst refuse de crier victoire, l'action internationale est réelle en Haïti mais la tâche est encore de taille. Avec toujours des milliers de tonnes de débris à déblayer, la reconstruction peine à débuter. Nombre de sinistrés risquent de passer une deuxième saison des pluies sous les tentes et les bâches en plastique.