La ministre française des Affaires étrangères a réagi toute de suite et avec vigueur. Jugeant la décision du tribunal mexicain comme « un déni de justice », Michèle Alliot-Marie a promis que les relations bilatérales s'en trouveraient affectées.
Première victime collatérale de cette nouvelle brouille diplomatique entre Paris et Mexico : l’année du Mexique en France. Une manifestation culturelle de grande envergure que l'occupante du Quai d'Orsay a déjà juré de bouder.
Michèle Alliot-Marie n’est pas la seule à avoir exprimé de cette façon sa colère contre la justice mexicaine. Les parents de Florence Cassez appellent eux aussi à la mobilisation pour faire pression sur le Mexique. La mère, Charlotte Cassez, va jusqu’à demander l’annulation pure et simple de l’année du Mexique en France.
Sur l’antenne de RFI, Charlotte Cassez n’exclut pas d’aller encore plus loin. Elle envisage la possibilité de lancer un boycott des produits mexicains et des voyages au Mexique.
Quel recours possible ?
Ces pressions de nature plutôt symbolique cachent en fait un véritable désarroi français face au jugement mexicain. Un jugement que la famille de Florence Cassez qualifie de « politique ». La Française doit-elle alors se résigner à purger une peine de 60 ans de prison au Mexique ? Il est vrai, qu’après l’échec de l’ « amparo » (l'appel), les possibilités de revenir sur le jugement restent limitées.
Me Frank Berton, l’avocat français de Florence Cassez, demande maintenant à la France de lancer une procédure contre le Mexique devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) de la Haye. Son objectif : dénoncer le comportement de l'Etat mexicain à la fois sur la violation des droits de l'homme, sur la violation de sa propre Constitution et sur la non-application des Conventions internationales.
Hormis cette saisine de la CIJ, Florence Cassez, qui a toujours clamé son innocence, ne dispose plus que de deux possibilités de recours : la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) à Washington et la Cour interaméricaine des droits de l'homme au Costa-Rica.
En attendant, Me Berton affirme que Florence Cassez est en train de devenir un symbole de la lutte contre la corruption et la manipulation judiciaire au Mexique. Or, la lecture de la presse mexicaine invite à nuancer ce propos. « Ca y est, nous voila à nouveau taxé de pays corrompu », se plaint un internaute sur le site du journal La jornada. Et un autre d’ajouter : « C’est clair que l’interventionnisme de la France, qui n’a pas confiance en la justice mexicaine, n’arrangera pas les choses. »