Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
La présidente brésilienne reste ferme et ne plie pas face aux pressions italiennes. Dans la lettre qu’elle a adressée au président italien, Dilma Roussef insiste: l’ancien président Lula, lorsqu’il a décidé de ne pas extrader Cesare Battisti, s'est appuyé sur des arguments juridiques, et non pas sur des jugements de valeur sur le système judiciaire italien.
Dilma Roussef dit certes regretter les frictions dans les relations italo-brésiliennes que cette décision a pu causer. Mais elle laisse in fine aux juges du Tribunal supérieur fédéral la décision d'extrader ou non Battisti.
Après la grave crise diplomatique entre le Brésil et l’Italie qui avait suivi l’annonce du président Lula, Dilma Roussef tache donc de ne pas désavouer son mentor, tout en prenant de la distance avec l’affaire.
Or le gouvernement italien mise justement sur une décision favorable du Tribunal supérieur fédéral. Il y a un an en effet, les juges avaient décidé d’extrader Battisti, avant de s’en remettre au président Lula, qui n’avait pas suivi leur avis. Et il y a 15 jours, le président du même Tribunal a implicitement critiqué la décision de Lula, déclarant que son Tribunal se gardait le droit de juger illégal le séjour, sur le territoire brésilien, de l’ancien membre des Brigades rouges.