Hier vendredi 7 janvier, Michèle Alliot-Marie, ministre français des Affaires étrangères, recevait son homologue tunisien. Pas une déclaration. Pas un commentaire. Pas un micro à la sortie. En quelque sorte, une visite silencieuse.
D'habitude si prompt à défendre la liberté d'expression, Paris se montre très discret lorsqu'il s'agit de ses voisins algériens et tunisiens. Une réserve qui tient sans doute à la crainte d'affaiblir des régimes qui, s'ils venaient à tomber, pourrait entrainer un exode massif de populations vers la rive nord de la méditerranée.
Une plainte du réseau social Facebook
Par ailleurs, les intérêts économiques français au Maghreb sont considérables, et Paris ne souhaite pas multiplier les motifs de tension. A Washington, on ne s'embarasse pas de telles réserves et le département d'Etat s'est autorisé à convoquer l'ambassadeur tunisien pour demander le respect des libertés civiles et notamment la liberté de rassemblement.
Washington a aussi répercuté une plainte du réseau social Facebook qui s'inquiète d'un piratage venu de Tunisie contre certains comptes d'internautes. Jeudi, deux blogueurs tunisiens ont été arrêtés au lendemain d'attaques informatiques contre les sites gouvernementaux par des internautes solidaires des manifestants tunisiens.