En Argentine, les héritiers de Clarin refusent de nouveaux tests ADN

La fille et le fils adoptifs de la propriétaire de Clarin, principal groupe de presse argentin, ont refusé de se soumettre à de nouveaux tests ADN ordonnés par la justice pour vérifier s'ils sont ou non des enfants d'opposants disparus pendant la dictature (1976-1983). Le dossier a été ouvert en 2002 à la demande des grands-mères de la place de mai qui recherchent les enfants de disparus, des bébés nés en prison et adoptés par des familles proches du pouvoir. A ce jour 102 enfants ont été identifiés .

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

Le refus de Felipe et Marcela Herrera de Noble de se présenter à la banque nationale de données génétiques, autorise la justice à recourir à la force publique pour des prélèvements sanguins permettant de connaître leur ADN.

Les deux enfants adoptifs de la propriétaire du puissant groupe Clarin sont soupçonnés par les grands-mères de la place de mai, d’être nés de disparus sous la dictature. Ils feraient partie de ces bébés volés à leur mère par les militaires pour être ensuite élevés sous une fausse identité.

Les grands-mères de ces enfants les recherchent désespérément. Elles ont obtenu du gouvernement que soit créée la banque génétique où sont déposés des échantillons d’ADN des familles, afin de permettre leur identification.

Dans le cas des Herrera de Noble, qui disent avoir été adoptés légalement, une procédure judiciaire a été engagée en 2002. Arguant d’un manque de confiance dans la banque génétique, Felippe et Marcela ont toujours refusé de s’y rendre, ce qui a déjà conduit la justice à perquisitionner chez-eux, afin de recueillir des sous-vêtements permettant leur identification génétique. Mais les résultats n’ont pas été probants.

Nous sommes sans doute dans la dernière phase de cette douloureuse affaire qui se double d’une bataille politique. Le groupe Clarin que dirige Ernestina Herrera de Noble a été déclaré ennemi public numéro un dans le gouvernement, lequel est soutenu par les grands-mères de la place de mai.
 

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