Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Nul n’imaginait que Jorge Rafael Videla puisse échapper à une condamnation à perpétuité. Mais il était aussi important, pour beaucoup de proches de victimes de la dictature, que l’ex-général ait à accomplir sa peine dans une prison ordinaire. Ce qui n’était pas assuré, selon le code pénal argentin, compte tenu de l’âge de Videla (85 ans).
Il ne fait pas de doute que l’excellent état de santé physique et mental de l’ancien chef de la junte a rendu plus facile la décision du tribunal. Videla retournera en prison en tant que condamné, situation qui était la sienne entre 1985 et 1990, avant qu’il ne soit gracié par le président Carlos Menem.
Par-delà les faits jugés à Cordoba, l’assassinat de 31 militants de gauche, la sentence est une sorte de réparation historique. Pour la société argentine, c’est pour sa responsabilité globale en tant que chef de la junte au pouvoir en 1976 et 1983 que Videla devrait terminer ses jours en prison, conformément à ce qu’avait décidé la justice au retour de la démocratie.