L'ex-dictateur argentin Videla assume les crimes politiques commis sous le régime militaire

L'Argentine attend ce 22 décembre 2010 le verdict de la justice contre l'ancien dictateur, Jorge Videla. L’ex-général et chef de la junte militaire qui a pris le pouvoir en Argentine de 1976 à 1981, ne regrette rien des crimes politiques commis durant cette période. Il l’a affirmé à l'avant-dernier jour de son procès et de celui de 29 autres personnes pour l'exécution de 31 prisonniers de conscience.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

« Il n’y a pas eu de guerre sale. Ce fut une guerre juste », a déclaré Jorge Videla. Prenant lui-même la parole dans le cadre des plaidoiries de la défense, l’ancien général et chef de la junte a justifié les crimes commis dans les années 1970.

Videla et ses 29 coaccusés sont jugés à Córdoba pour des cas de tortures et de disparitions qui ont eu lieu dans cette province sous la dictature. C’est le premier procès que doit affronter Videla depuis sa condamnation à la réclusion à perpétuité en 1985, peine qu’il n’a pas accomplie pour avoir été gracié par le président Carlos Menem en 1990, même s’il a passé ces dernières années en détention.

La sentence sera rendue publique ce 22 décembre. Compte tenu des témoignages et des preuves qui ont été apportés, on imagine mal que le tribunal ne suive pas les réquisitions du parquet, qui a demandé de lourdes peines pour la plupart des accusés, dont la perpétuité pour Videla.

A l’heure actuelle, 800 personnes, en majorité des anciens militaires, sont inculpées pour des atteintes aux droits de l’homme sous la dictature. Cette année, 166 personnes sont en cours de jugement ou ont été jugées dont 69 ont été condamnées dans les 15 procès terminés en 2010, avant celui de Videla.

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