Mexique : libération d’un politicien sept mois après son enlèvement par les cartels

Au Mexique, où les enlèvements sont une véritable industrie liée aux cartels de la drogue, la journée du 20 décembre 2010 a été marquée par la libération d'un important homme politique. Diego Fernandez de Cevallos, ancien candidat à la présidence et ancien président du Sénat, avait disparu le 15 mai 2010 de son ranch de Queretaro, situé dans le centre du pays. Sa libération avait déjà été annoncée en novembre 2010 avant d'être démentie quelques jours plus tard. Cette fois-ci, c'est devant les caméras de télévision qu'il a regagné son domicile de Mexico.

Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

Après sept mois de captivité et le paiement d’une rançon d’au moins 20 millions de dollars (15 millions d’euros), Diego Fernandez de Cevallos a réapparu à son domicile de Mexico.

Dans une brève conférence de presse, le Chef Diego, comme il aime qu’on l’appelle, a déclaré qu’il se sentait fort. Vêtu d’un survêtement gris, amaigri, avec une énorme barbe longue et blanche, l’ancien chef du Parti action nationale (PAN), la droite au pouvoir, a déclaré avec sérénité que comme catholique il pardonnait à ses ravisseurs mais qu’en tant que citoyen, il espérait que les autorités les recherchent sérieusement pour les punir.

De nombreuses zones d’ombre

Cet homme politique, avocat d’affaires, ancien sénateur, ex-candidat à la présidence de la République, est très polémique : adulé par la droite, vilipendé par la gauche, son enlèvement a été le prétexte à de multiples commentaires car il y a de nombreuses zones d’ombre.

La police, par exemple, a été soigneusement mise à l’écart et un curieux manifeste aux accents révolutionnaires écrit par les ravisseurs a circulé juste avant sa libération. Un étrange climat politique à un an des élections présidentielles.

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