Procès dictature chilienne : 15 ans à la perpétuité pour les accusés

La justice française a prononcé ce vendredi 17 décembre 2010, le verdict dans le procès en absence de 14 dignitaires de la dictature chilienne des années 1970-80. Deux peines à la réclusion à perpétuité ont notamment été prononcées contre d'anciens responsables de la Dina, la police politique d'Augusto Pinochet.

Le ministère public avait requis des peines échelonnées de 15 à 20 ans de prison. Les juges sont allés plus loin, en infligeant des peines de 15 ans à la perpétuité, et en ne concédant qu'un seul acquittement.

Les deux anciens dignitaires chiliens les plus lourdement condamnés sont Manuel Contreras, l'ex-numéro un de la Dina qui purge déjà au Chili une peine de 400 ans de prison, et Pedro Octavio Espinoza, qui fut son second en charge des tortures à la sinistre Villa Grimaldi.

Ils étaient poursuivis devant la justice française pour la mort en 1973, 74 et 75 de quatre Français ou Franco-Chiliens, dont les corps n'ont jamais été retrouvés, quatre disparus parmi les quelque 3 000 de la dictature d'Augusto Pinochet.

Une issue édifiante, pour un procès hors norme : aucun des accusés n'étaient là pour répondre des crimes qui lui étaient reprochés, et il n'y avait ni défense, ni jury populaire, trois juges seulement, des magistrats professionnels, et les familles des quatre victimes dont les questions sur le sort de leurs proches restent sans réponse. Un procès symbolique, qu'il faudra d'ailleurs refaire au cas, improbable, où la France met vraiment la main sur l'un ou l'autre des coupables. Mais un procès pour l'Histoire.

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