Depuis la publication de documents secrets et surtout depuis l'annonce de la publication de 250 000 télégrammes diplomatiques, le site de Wikileaks est sujet à des cyber-attaques. Des hakers, des pirates informatiques ont bloqué le site en l'inondant de messages instantanés.
Les gouvernements font pression sur les sites qui hébergent Wikileaks pour qu'ils lui en ferment l'accès. Alors le site déploie ses propres stratégies. D'abord en s'appuyant sur les internautes. Il propose à ceux qui disposent d'un serveur, d'héberger le contenu de Wikileaks. C'est ce que les internautes appellent « l'effet miroir » : le contenu est reproduit à des centaines d'exemplaires.
Plus étonnant, Julian Assange s'est constitué, ce qu'il appelle lui même « une assurance vie », en cryptant 250 000 télégrammes diplomatiques que chaque internaute peut télécharger librement. La clé de cryptage est considérée comme indécodable mais le fondateur de Wikileaks prévient que « s'il lui arrive quelque chose, les codes seront automatiquement à disposition des internautes ».
Reste à savoir ce qu'il entend par « s'il m'arrive quelque chose ». Est-ce que par exemple il dévoilera les codes s'il est arrêté, lui qui est recherché par Interpol pour des accusations de viol en Suède? L'avenir le dira...
Une nouvelle révélation de Wikileaks
Le site publie des documents qui montrent que les Etats-Unis veulent protéger des entreprises ou des sites de production sensibles à travers le monde. Dans de nombreux pays et dans de nombreuses branches pour peu qu'ils soient nécessaires à la sécurité des Etats-Unis.
Les entreprises de télécommunications, de production d'énergie, des mines, des sites de l'industrie spatiale ou de la défense, mais aussi des laboratoires pharmaceutiques. Tous ont un point commun selon le département d'Etat : leur perte affecterait de manière significative la sécurité américaine.
La sécurité américaine au sens large. Les laboratoires pharmaceutiques comme Sanofi-Aventis, ou GlaxoSmithKline parce qu'ils produisent le vaccin contre la rage ou la grippe aviaire. Des usines chimiques comme BASF en Allemagne parce que c'est le plus grand complexe chimique intégré au monde, ou encore Siemens parce qu'elle assure la production irremplaçable de produits chimiques clés. Même chose pour le site gazier de Gazprom dans l'Arctique parce que c'est le plus sensible au monde.
En vrac on trouve encore, le groupe Alsthom pour ses turbines et générateurs pour les barrages hydroélectriques, les points d'arrivées de câbles de télécommunications transatlantiques. Bref, aucun pays n'est délaissé par la sureté américaine : de la Russie à l'Amérique latine et au Canada en passant par le Moyen-Orient avec le Qatar qui sera d'ici à 2012, la première source de gaz naturel liquéfié pour les Etats-Unis. Il n'y a qu'une chose qui manque cruellement dans ces révélations, c'est la façon dont les Etats-Unis envisagent de protéger ces sites.