Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Pour être cités nommément comme étant les auteurs de certains câbles révélés par WikiLeaks, un bon nombre de diplomates américains seraient «grillés». Notamment ceux qui, dans leurs notes portaient des jugements sur leurs interlocuteurs dans les pays où ils sont en poste.
L'ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan aurait ainsi décrit le président afghan, Hamid Karzaï comme un homme « faible », partie prenante d'un régime corrompu. Karl Eikenberry serait l'un des premiers à partir, croit savoir The Daily Beast.
Le Département d'Etat ne confirme pas vraiment l'information. « Nous avons déjà dit que nous le ferions si nécessaire», se contente de rappeler une porte-parole. Sur la chaine de télévision NBC, le sénateur John Kerry, qui dirige la très puissante commission sénatoriale des affaires étrangères, affirmait le 5 décembre qu'« il est possible que dans certains endroits les gens disent qu'ils ne peuvent plus travailler avec ces diplomates».
Et Washington a tout intérêt à prendre les devant, et muter rapidement les diplomates grillés. Attendre qu'ils soient éventuellement décrétés « persona non grata » contraindrait l'administration américaine à répondre publiquement aux accusations portées contre ses diplomates. Un exercice auquel les Etats-Unis n'ont aucune envie de se prêter.