Au sommet de l'Otan, l'Afghanistan en première ligne

Au Portugal, la seconde et dernière journée du sommet de l'Otan a été marquée par l'approbation d'une stratégie de sortie de l'Afghanistan visant à un transfert de sécurité vers les forces afghanes d'ici 2014. Un partenariat a été défini avec le président Karzaï, présent à Lisbonne, qui devrait se poursuivre au-delà de cette date. En marge du sommet, quelques dizaines de pacifistes se sont enchaînés, ce samedi 20 novembre 2010, à un carrefour, à proximité du lieu de la réunion.

Avec notre envoyé spécial à Lisbonne, Olivier Fourt

Avant même le début du sommet, le président afghan a eu des mots très durs sur la manière dont sont menées les opérations de l’Otan dans son pays. Il a notamment critiqué les raids nocturnes des forces spéciales américaines.

Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, lui, rappelle qu’il est important de maintenir la pression sur les insurgés, après les opérations d’envergure menées dans le Helmand et autour de Kandahar, dans le sud du pays.

Dans quelques semaines, ce sont les forces de sécurité afghanes qui vont devoir prendre le relais de la force internationale, dans les régions où la situation s’est améliorée. Trente-sept districts sur 238 devraient progressivement passer sous contrôle afghan.

La France, présente à l’est de Kaboul, va quitter le district de Surobi, pour renforcer ses positions dans la province de Kapisa, où les accrochages sont toujours nombreux.

Certains alliés comme les Pays-Bas ont décidé de se retirer. D’autres, comme le Canada, vont faire porter leur effort sur la formation des forces de sécurité afghanes.

A terme, l’Otan espère que les effectifs de la police et de l’armée afghane atteindront environ 300 000 hommes, mais reste encore à les entraîner et à les équiper. C’est là que la Russie pourrait faire un geste envers l’Otan. On parle de la fourniture à l’armée afghane, d’hélicoptères de transport russes. Du solide, des machines bien connues des militaires afghans.

Otan-Russie : le dialogue renforcé

Lors du sommet de Strasbourg l’an dernier, l’Alliance atlantique avait appelé à un renforcement du dialogue avec Moscou, au sein du conseil Otan-Russie créé en 2002. Un an et demi après, ce sommet de Lisbonne marque une étape importante dans le réchauffement des relations entre l’Otan et la Russie. Il faut dire que depuis l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, Washington a voulu remettre les compteurs à zéro.

L’administration démocrate a renoncé à son projet de bouclier antimissile en Europe, et surtout à ses bases fixes d’intercepteur en Pologne et son radar géant en République tchèque, qui suscitait la colère de Moscou.

Autre signe positif, en avril dernier à Prague, les deux super puissances nucléaires se sont entendues pour relancer leur processus de limitation des armements, avec le traité « Start nouveau ».

Aux frontières de l’ex-Union soviétique, l’adhésion de la Géorgie n’est plus vraiment à l’ordre du jour et encore moins celle de l’Ukraine. La Russie et l’Otan partagent certaines préoccupations, comme la lutte contre le terrorisme ou la prolifération. Moscou peut jouer un rôle de médiateur sur le dossier du nucléaire iranien.

De là à voir la Russie rejoindre le système antimissile de l’Otan, en Europe, il y a un pas qui ne sera certainement pas franchi durant ce sommet.

 

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