Choléra en Haïti: des manifestants demandent le départ de la Minustah

« Minustah, va-t-en » ou encore « Minustah = choléra » : tels étaient les slogans scandés ce jeudi 18 novembre au centre de Port-au-Prince. Après les violents affrontements entre manifestants et casques bleus de l'ONU ces derniers jours dans le nord et le centre du pays, des heurts ont éclaté jeudi pour la première fois dans la capitale, Port-au-Prince. A quelques jours des élections présidentielles et législatives, prévues le 28 novembre, et alors que le pays est en proie à l'épidémie de choléra qui a fait plus de 1100 morts en un mois, les manifestants ont demandé le départ de la Minustah, la force onusienne pour la stabilisation d'Haïti.

Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron

Les manifestants ne sont qu’une petite centaine ce jeudi 18 novembre, mais ils ont clairement l’intention d’en découdre avec la Minustah car le mot d’ordre de cette protestation est bien l’appel au départ immédiat des casques bleus d’Haïti. La population accuse les soldats népalais des Nations unies d’avoir apporté le choléra dans le pays.

Sur le Champ-de-Mars, la plus grande place de la capitale Port-au-Prince, les manifestants ont barré les routes avec des bennes à ordures, des pneus enflammés. Seule la police nationale ce matin était visible. Ses officiers ont été évidemment la cible de jets de pierres très fournis. Et eux ont riposté en tirant sans réelle précision en l’air de nombreuses grenades lacrymogènes, ce qui a fait rapidement monter le ton car sur la place du Champ de Mars, il y a toujours des milliers de familles de sinistrés du séisme et personne -hommes, femmes, enfants- n’a été épargné par ces gaz.

Les camions des forces d’intervention haïtiennes ont quitté les lieux et les manifestants ont pu reprendre leur cérémonie d’enterrement de la Minustah, mais aussi l’enterrement de Jude Célestin, c’est le candidat choisi par le pouvoir actuel pour l’élection présidentielle qui aura lieu dimanche prochain, le 28 novembre.

Quelques échauffourées sporadiques continuent encore dans les rues secondaires, mais la situation s’est calmée dans le bas de la ville. On ne peut pas parler de guérilla urbaine dans la capitale haïtienne.

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