Avec notre correspondent à Washington, Jean-Louis Pourtet
Vêtu d’un T-shirt marron et d’un pantalon noir, Viktor Bout a comparu devant un tribunal fédéral de Manhattan. Inculpé de 4 chefs d’accusations, il a répondu « oui » en anglais au juge qui lui demandait s’il comprenait les faits qui lui étaient reprochés.
Quand le magistrat lui a demandé comment il comptait plaider, il a répondu : « non coupable ». Ce n’est pas tout à fait l’opinion de l’accusation. Le procureur fédéral a déclaré lors d’une conférence de presse que le trafiquant avait accepté de vendre à des agents américains qu’il croyait être des membres des FARC, 7 a 800 missiles sol-air, 5 000 AK 47, des drones, des mines anti-personnel et deux avions cargos, afin de tuer les Américains qui combattaient le trafic de drogues en Colombie.
L’accusé, qui a dit ne posséder aucun avoir aux Etats-Unis, préfère certainement le portrait qu’il présente de lui sur son site. Il s’y décrit comme un homme d’affaires dynamique, charismatique et énergique qui dirige une compagnie aérienne. Il qualifie de fantaisistes toutes les histoires qui courent sur son compte.
Le ministre américain de la Justice s’est pour sa part félicité de son arrestation. S’il est reconnu coupable, Bout risque au minimum 25 ans de prison et au maximum, la perpétuité. Des journalistes russes qui ont assisté à son inculpation, reflétant le mécontentement de Moscou, ont qualifié l’extradition « d’enlèvement ».