Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le gouvernement ne veut rien cacher du danger du choléra : information, éducation et opération de vérité pour les ministres et ONG. Et René Préval, lui-même, n'a pas mâché ses mots.
Pour le président de la République, l'Etat a sa part de responsabilité dans la propagation de l'épidémie : « Aujourd'hui, le pays n'a aucune hygiène. Il n'y a pas une eau qui ne soit pas polluée. Le réseau n'est pas fiable. Quelle que soit l'eau que vous buvez, il faut la traiter parce que l'Etat ne peut garantir sa fiabilité.
Nous connaissons une crise sérieuse. Je ne veux pas défendre ma tête contre l'Etat mais l'Etat n'a pas fait son travail. Ce n'est pas de votre faute, ce n'est pas de la mienne. Nous sommes dans une situation telle que nous recommandons à tout le monde de ne boire aucune eau, sans la traiter préalablement ».
L'Etat s’étant montré incapable depuis des années de fournir des services à sa population, le président a reconnu que moins de 40% des Haïtiens sont connectés aux conduites de distribution d'eau. Une eau, qui reste impropre à la consommation. Quant à s'attaquer rapidement à la résolution de ce problème, René Préval a indiqué en souriant qu'il ferait part de la situation au prochain président qui prendra son poste le 7 février.