Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le long du fleuve contaminé, les villes font face à un nombre croissant de malades. Dans le seul département de l’Artibonite, déjà 540 personnes sont décédées depuis l’apparition du choléra, et la propagation de l’épidémie fait rage à Gonaïves. La cité de l’Indépendance connait ces derniers jours une hausse vertigineuse de cas. Dans les rues de la ville, un camion de la municipalité ramasse même quelques cadavres.
Plus au nord, la situation dans les villes de Cap-Haïtien et de Port-de-Paix préoccupe Médecins sans Frontières. Les malades s’y font tous les jours plus nombreux. Mais sur place, il n’y a pas assez d’équipes médicales pour fournir au plus vite les soins nécessaires.
Dans la capitale, c’est à Cité Soleil que le choléra sévit le plus. Pour l’heure, les efforts des autorités sanitaires et des humanitaires sont satisfaisants. Mais au vu de la soudaine rapidité de la propagation, les centres de traitement du choléra risquent d’être saturés dès la semaine prochaine. Aussi, devant l’appel de l’ONU à une aide humanitaire d’urgence -120 millions d’euros - les ONG sont dubitatives. Plus que d’argent, Haïti a besoin dés à présent de davantage de lits, de matériel médical et de médecins.