A peine confirmée la défaite de son parti qui a perdu la majorité à la Chambre des représentants, le président Barack Obama en a tiré les premières conséquences. Il a appelé John Boehner. Cet élu de l'Ohio devrait devenir le nouveau président républicain de cette assemblée. Barack Obama a affirmé qu'il souhaitait trouver un terrain d'entente sur les dossiers les plus cruciaux pour le pays. Mais John Boehner, dès sa victoire connue avait fixé le cadre de cet éventuel dialogue.
Quelques heures auparavant, Nancy Pelosi qui était encore la présidente démocrate de la Chambre des représentants se voulait pourtant confiante.
Défait à la Chambre des représentants, le Parti démocrate pourra se consoler avec le Sénat où il conserve la majorité. En dépit d'un gain de six sièges, les républicains ne sont pas parvenus à s'imposer. Surtout, le parti doit composer avec les représentants de sa frange la plus radicale issue du mouvement des Tea Party.
Marco Rubio, nouveau sénateur de Floride, est l'archétype de ces élus. Selon lui les Américains sont avant tout « les enfants d'un Dieu puissant et miséricordieux. Sa volonté sera toujours la vôtre. Quelles que soient les épreuves que vous traversez, il vous offrira la force pour les surmonter ». Mais l'homme a également une vision claire de la situation politique de son pays. « Nous savons, ce soir, que le pouvoir a changé de mains à la Chambre des représentants. Mais ce serait une grave erreur de croire que ces résultats sont un blanc-seing pour le Parti républicain», annonce-t-il, et il ajoute : « C'est seulement une seconde chance pour ce parti d'être ce qu'il avait promis d'être il n'y a pas si longtemps. Les Etats-Unis sont la plus grande nation de tous les temps mais nous savons aussi que quelque chose ne fonctionne pas. Notre pays va dans la mauvaise direction et c'est la faute des républicains et des démocrates. Et ce que les Américains attendent désespérément de leurs représentants à Washington, c'est de corriger le tir et d'offrir une véritable alternative ».
Obama comme cible principale pour les républicains
Le Parti républicain pourrait toutefois, dans un premier temps, s'unir dans une campagne dont le président s'annonce comme la cible principale. Rand Paul nouvel élu du Kentucky, issu également de la mouvance des Tea Party, incarne ces parlementaires qui se présentent comme les porte-voix d'une Amérique éternelle et hostile au pouvoir fédéral.
« Nous sommes là », dit-il, « pour reprendre le contrôle de notre gouvernement. Les Américains sont mécontents de ce qui se passe à Washington. Nous sommes au cœur d'un crise de l'endettement et les Américains veulent savoir pourquoi ils doivent équilibrer leur budget alors que le gouvernement ne le fait pas ».
Et pour Rand Paul, « le gouvernement ne crée pas d'emplois. Ce sont les hommes d'affaires et les entrepreneurs qui le font. L'Amérique est exceptionnelle parce que nous avons vécu et combattu pour défendre les principes de la liberté. Le gouvernement ne peut pas créer la prospérité. Nous devons comprendre qu'elle viendra de nous même ».
Face à cette offensive conservatrice, certains dans le camp démocrate veulent porter un autre message. C'est le cas d'Andrew Cuomo. Il est devenu mardi soir, le 2 novembre 2010, le nouveau gouverneur de l'Etat de New York. Une fonction déjà occupée par son père. Et le nouvel élu a envoyé un message sans ambiguïté à ses adversaires: « Vous ne parviendrez pas à nous diviser. Vous pouvez essayer ailleurs, mais ça ne marchera pas à New York. Nous sommes unis. Bien sûr qu'il y a des défis à relever. Il faut relancer l'économie et redonner confiance aux gens. Et on va le faire. Et cela n'a rien à voir avec le fait d'être démocrate, républicain ou indépendants. Nous sommes d'abord et avant tout des New-Yorkais ».
Outre New York, les démocrates ont également remporté une victoire totale en Californie et sont parvenus à faire réélire leur chef de file au Sénat. Mais ces quelques résultats favorables ne peuvent masquer le fait que ce scrutin est une défaite pour Barack Obama. Il lui reste deux ans pour inverser la tendance avant la prochaine élection présidentielle.