Elections de mi-mandat: l’économie va peser sur le vote

Le marasme économique va compter lorsque les électeurs américains vont choisir leurs représentants au Congrès. Ces élections de mi-mandat ne se présentent pas bien pour les démocrates et le président Obama. Son plan de relance n'a pas produit les résultats escomptés. Le scrutin coïncide avec une réunion de la Réserve fédérale américaine qui cherche comment favoriser la croissance et l'emploi.

Ca va plutôt mal aux Etats-Unis, première puissance économique mondiale. La crise a détruit plus de 8 millions d’emplois, le chômage frôle les dix pour cent, ce qui représente presque 15 millions de personnes sans travail. Et la croissance n'est toujours pas assez vigoureuse pour permettre des créations d’emploi. Au rythme actuel, il faudrait deux ans pour résorber le chômage. Avec la prochaine présidentielle à la clé. Mais on en n'est pas encore là…

Le déficit de mille milliards de dollars
 

Certes, l’Amérique sous présidence Obama a vécu la crise, mais il y a aussi l’héritage des deux mandats républicains. Ce que les démocrates s’empressent de souligner. C’est ce qu’a rappelé également le président lors de son ultime tournée effectuée avant les élections. S’adressant à près de 10 000 partisans dans une arène de hockey sur glace de Bridgeport (Connecticut), Barack Obama a mis au défi les républicains de s’attaquer au déficit budgétaire colossal des Etats-Unis. Le président a affirmé sa volonté de s’en prendre au « déficit de mille milliards de dollars », dont il a hérité, a-t-il dit, en prenant ses fonctions après les deux mandats du républicain George W. Bush.

Comment faire alors ? Les démocrates assurent qu’ils ne veulent pas s’attaquer au problème en réduisant le budget de l’éducation, ni en faisant peser tout le poids du déficit sur la classe moyenne. Ils ne veulent pas le faire, non plus, en réduisant les impôts. D’ailleurs, concernant la réduction d’impôts de 700 milliards de dollars consentie par Bush aux Américains les plus aisés, cette réduction arrive à expiration à la fin de l’année : elle ne sera pas reconduite. Les démocrates continuent de compter sur « des sacrifices partagés par tous les Américains ». Comme au beau jour de l’élection d’Obama, il y deux ans…

Pour la reprise de l’emploi

Le tableau n’est pas complètement noir. Le produit intérieur brut des Etats-Unis a progressé au dernier trimestre de 2%. C’est une très légère accélération par rapport au 1,7% de croissance du printemps 2010. Mais insuffisante pour susciter une reprise de l’emploi. Certains experts estiment qu’il faudrait un taux de croissance supérieur à 2,5% (ou même un taux de 3,5% sur plusieurs trimestres) pour susciter une vraie politique d’embauche. Les entreprises ont reconstitué leurs stocks, mais la demande, ainsi que l'investissement restent faibles. C'est la consommation des ménages, qui a accéléré la reprise. Un nouveau bémol ici encore : car cette consommation concerne surtout les produits importés.

Un nouveau plan de relance ?

Faudra-t-il un deuxième plan de relance, comme le préconisent certains économistes ? Tout en sachant que le bilan du premier est déjà contesté ? A l'issue de leur réunion, les dirigeants de la Fed pourraient annoncer un programme de rachat d’emprunts d’Etat à long terme. A la bonne heure : un nouveau stimulus financier est fortement attendu.

 

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