Avec notre envoyé spécial à Brasilia, Achim Lippold
Devant le siège de la FUNAI, la fondation nationale pour l’Indien, Batico vend de l’artisanat. Au choix, entre autres : des colliers en couleurs, des instruments de musique et une belle coiffe de plume.
« Dans notre village, je ne peux pas gagner d’argent. Il n’y a pas de travail. C’est pour ça que je viens à Brasilia. Si notre président nous donnait plus de moyens, je pourrais rester chez moi pour travailler. J’ai voyagé 2 100 kilomètres pour venir ici. »
Tout comme Batico, Luiz Calapa, un Indien Xingu, va voter pour le candidat de l’opposition, José Serra. Il reproche à Lula d’avoir lancé la construction du barrage Belo Monte en Amazonie.
« Ce barrage est vraiment très dangereux pour nous. Ca va tuer nos poissons, qui sont notre base de vie. Et donc notre futur. Le barrage doit être prêt en 2014, nous sommes très préoccupés. »
Caulim Pauti, de l’ethnie Guarani, est également préoccupée par la situation des indiens. Mais plutôt que d’accabler le président, elle a décidé d’agir. Elle veut lancer un projet éducatif dans l’Etat de Minas Gerais.
« Je ne peux pas attribuer à Lula tous les malheurs du monde. C’était le meilleur président que nous ayons eu. D’accord, je n’ai pas de terre à moi, je n’ai pas de retraite, pas de travail, mais je me débrouille, il n’a rien fait pour moi, mais il a fait des choses pour les autres. »
Le Congrès brésilien a commencé à travailler sur un nouveau statut de l’Indien, plus favorable aux autochtones. Mais sous la pression des grands groupes agro-alimentaires, le vote se fait toujours attendre.