Avec notre envoyé spécial à Brasilia, Achim Lippold
La chaîne de télévision Globo avait programmé cet ultime face-à-face juste après la telenovela Passione. Mais il n’est pas sûr que ce débat ait passionné les foules autant que la saga familiale.
Deux jours avant le scrutin, les candidats ont joué profil bas. Il faut dire que la mise en scène s’y prêtait à merveille : pas d’affrontements directs mais des questions venant du public. En studio, des dizaines d’électeurs triés sur le volet.
Interrogée sur la politique sociale, Dilma Rousseff, candidate du Parti des travailleurs, va finalement tacler son rival, l’ancien gouverneur de Sao Paulo : « C’est le gouvernement qui s’occupe des pauvres à Sao Paulo. La question sociale sera très importante pour mon gouvernement. Quand nous avons créé le programme d’aide sociale aux familles, nous savions que cela pouvait améliorer les choses au Brésil ».
« Comme si chacun était seul dans le studio »
Réponse de José Serra, candidat social-démocrate (PSDB) : « La situation de la santé publique s’est dégradée ces huit dernières années. Et puis une bonne politique sociale n’est pas tout. Qu’en est-il de la violence ? Le problème est très grave et le premier pas vers une solution consiste à reconnaître que ce problème existe ».
Pendant une heure et demie, les deux candidats ont évité de se regarder dans les yeux. Ils n’ont même pas mentionné le nom de l’autre.
Commentaire du journal brésilien Folha de S.Paulo : « Dilma Rousseff et José Serra ont agi comme si chacun était seul dans le studio ».