Un défi pour l'Otan : la construction d’une nouvelle armée afghane

Le rendez-vous a été fixé par l'Otan, dans le cadre de sa nouvelle stratégie consistant à transférer la sécurité de l'Afghanistan à l'armée nationale afghane. Ce rendez-vous est pour le début de l'année 2011. Pour accélérer ce processus de transfert, la mission de l'alliance pour la formation a souhaité déployer des formateurs supplémentaires pour renforcer les capacités de l'armée afghane (ANA) et la rendre autonome plus rapidement. Concernant la France, quelques retraits sont prévus mais l'heure du départ n'a pas encore sonné.

2011 est l'année qui a été choisie par l'Otan pour commencer à transférer la sécurité de l'Afghanistan à l'armée nationale afghane qui devra atteindre 174 000 hommes. Cela constitue un grand défi pour la force internationale d'assistance pour l'Afghanistan.

Le 28 septembre dernier, le commandant de la mission de l'alliance pour la formation (NTM-A), le général William Caldwell, avait insisté sur la nécessité de déployer des formateurs supplémentaires afin d'accélérer le processus. L'objectif est de renforcer les capacités de l'armée afghane (ANA) de manière à ce qu'elle devienne autonome, et qu'elle soit à terme, en mesure de faire régner la paix. Mais les Afghans décident plus souvent de s’engager par appât du gain que par patriotisme. Certains candidats sont analphabètes, et peu motivés. A cela s’ajoute certaines divisions ethniques qui risquent de miner la future armée afghane.

La tâche est immense. Depuis plusieurs années, la France participe à cette mission, en encadrant les troupes, et en combattant aux côtés de l'armée, dans le cadre des OMLT (Operational Mentoring Liaison Team). Certains progrès ont été enregistrés aussi bien dans le domaine de l’entraînement des troupes que dans celui de leur équipement, mais beaucoup reste à faire.

La théorie de la tâche d'huile

Depuis novembre 2009, l'essentiel des forces françaises est basé à l'est de la capitale, Kaboul. La force Lafayette (plus de 3 750 hommes) essaie de ramener le calme dans le district de Surobi et la province de Kapissa. Elle tente de tisser des liens de confiance, avec les chefs de village, les « maleks » et la population afghane afin de reprendre le contrôle des profondes vallées afghanes de la région. C'est ce que les militaires appellent « la théorie de la tache d'huile ». Cette tactique a commencé à porter ses fruits dans le district de Surobi. A l'issue du sommet de l'Otan à Lisbonne, les 19 et 20 novembre, la France devrait donc annoncer qu'elle remet les « clefs » de Surobi à l'armée nationale afghane.

Retrait ou redéploiement ?

Si les troupes françaises quittent ce secteur, cela ne veut pas dire que les unités françaises vont rentrer dans leur base. Elles vont certainement « glisser » vers d'autres positions en Afghanistan. C'est en partie ce qui s'était passé lorsque l'armée française avait quitté les environs de Kaboul pour rejoindre sa zone d'action actuelle. Une poignée de militaires pourraient quitter l'Afghanistan, mais les autres pourraient rejoindre la Kapissa voisine ou les soldats de l'ISAF et les forces afghanes sont quotidiennement harcelés. L'heure du départ n'a donc pas encore sonné, même si la question du calendrier revient régulièrement sur le devant de la scène, particulièrement aux Etats-Unis.

La France, rappelons-le, reste « captive » de la stratégie de l'Otan en Afghanistan, et doit s’y conformer en vertu de ces engagements internationaux, ce qui n'a pas empêché ces derniers mois, certains contributeurs de l'ISAF, comme les Pays-Bas, de décider de plier bagages. Un retrait décidé unilatéralement, à partir du 1er août, pour des raisons politiques et sous la pression de l'opinion publique.

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