L’interdiction des sociétés de sécurité privées va freiner la reconstruction de l’Afghanistan

En Afghanistan, le président Hamid Karzaï reste déterminé à interdire les sociétés de sécurité privées. Il les a même accusées, lundi 25 octobre 2010 lors d'une conférence de presse, d'avoir organisé des attentats. Seules les sociétés qui assurent la sécurité d'ambassades et de bases militaires seront autorisées à rester après le 1er janvier 2011. Une décision qui va faire perdre plus d'un milliard de dollars au pays investis dans des projets de reconstruction.

Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu

Les mesures prises par le président Hamid Karzaï affectent directement les entreprises qui travaillent pour des bailleurs de fonds internationaux. La plupart, comme par exemple USAID qui dépend du département d'Etat américain, ne gèrent pas directement les projets mais les sous-traite à des sociétés privées qui font appel, elles, à des entreprises de sécurité. Tous ces sous-traitants refuseront de travailler sans protection. Et il n'est pas non plus question pour eux de laisser la police afghane gérer leur sécurité, comme le propose le gouvernement afghan.

Donc si Hamid Karzaï ne revient pas sur sa décision, USAID va stopper plus d'1,2 milliard de dollars de projets de développement, dont près d'un milliard qui était affecté à la construction des routes. L'agence américaine estime en outre que plus de 23 000 Afghans perdront leur emploi.

Le Japon, via son agence de coopération internationale, va geler des projets dont le montant dépasse les 210 millions de dollars. Quant à l'Union européenne, elle pourrait de son côté arrêter près de la moitié de ses projets.

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