L'accord passé en juillet entre Raul Castro et l'Eglise cubaine portait sur ceux des 75 qui restaient en prison, n'ayant pas été libérés pour raisons de santé. Sur ces 52 prisonniers, 38 ont déjà bénéficié de l'accord et été expédiés en Espagne, et un 39ème est en voie de l'être.
Mais les trois nouvelles libérations annoncées sortent du cadre d'origine. Doit-on les considérer comme liées à cette volonté plus large exprimée après l'accord de relaxer tous les dissidents ? En partie seulement, car si parmi ces trois-là, il y a Rolando Jimenez qui est clairement lui aussi un prisonnier politique et à ce titre inclus sur les listes d'Amnesty International, les deux autres condamnés l'ont été pour piraterie et tentative de sortie illégale de Cuba, et leurs motivations n'étaient pas clairement politiques.
Et puis, pourquoi passer à un autre type de prisonniers alors que les 52 visés par l'accord ne sont pas encore tous libérés ? Les autorités cubaines restent muettes, mais les militants locaux des droits de l'homme ont leur idée là-dessus : si, parmi les 52, une bonne dizaine sont encore dans les geôles cubaines, c'est parce qu'ils refusent de quitter l'île et d'aller en Espagne. Et ce noyau dur risque bien de devoir attendre sa délivrance jusqu'à l'ultime minute du délai de 4 mois que s'était donné Raul Castro.