Prix Nobel de la paix à Liu Xiabao : les félicitations discrètes de l’administration Obama

Les Etats-Unis ont pris leur temps avant de réagir lorsque le comité du Prix Nobel a annoncé qu’il avait choisi de récompenser cette année le dissident chinois Liu Xiaobo. Washington, par la voix d'Hillary Clinton la secrétaire d'Etat américaine, a demandé la libération « immédiate » de Liu Xiaobo. De son côté le président Barack Obama, a salué son successeur et appelé également Pékin à le libérer rapidement.

 

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Ce n’est que plusieurs heures après l’annonce que le président Obama a publié un communiqué dans lequel il salue un homme qui a sacrifié sa liberté à ses convictions. Il lance un appel à la Chine pour qu’elle libère le dissident « le plus vite possible ».

Peut-être conscient que le message est un peu faible, le département d’Etat en fin de journée, sous la signature d’Hillary Clinton, va plus loin, réclamant la libération « immédiate » du lauréat. La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, formule la même demande.

Si l’administration américaine a fait preuve de retenue en réagissant à une nouvelle qui normalement, au pays de la démocratie, aurait dû soulever de sa part une vague d’enthousiasme, c’est qu’elle doit prendre en compte un certain nombre de considérations politiques. La satisfaction de voir Liu Xiaobo couronné ne doit pas mettre en péril les relations avec Pékin, qui sont déjà tendues.

En dépit de leur désaccord sur le yuan sous-évalué, les Etats-Unis hésitent à offenser leur principal créditeur dont ils souhaitent par ailleurs le concours pour convaincre la Corée du Nord de renoncer à son programme nucléaire. D’où la réaction mesurée du gouvernement américain qui tout en félicitant le lauréat et en demandant sa libération a voulu en même temps éviter de trop froisser les susceptibilités chinoises en matière de droits de l’homme.

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