Avec notre correspondant à Luxembourg, Pierre Benazet
Pour les 27 ministres européens de l’Intérieur, la venue à Luxembourg de la vice-ministre américaine à la Sécurité intérieure était l’occasion de préciser la réalité et l’étendue de la menace terroriste qui pèse sur le Vieux Continent. Jane Holl Lute leur a surtout réitéré l’avertissement émis par les Etats-Unis sur le retour probable d’Afghanistan vers l’Europe de jihadistes d’origine occidentale.
Ils seraient au nombre de 25, porteurs de passeports européens, mais aucune information n’a été révélée sur le fait de savoir s’ils étaient déjà entrés en Europe ou non. Pour les Européens, la définition de la menace et l’information au public représentent la quadrature du cercle. Pas de décision commune possible sur un éventuel niveau d’alerte, ni sur l’étendue de la menace.
C’est la plus grande prudence qui règne entre la nécessité de ne pas cacher aux citoyens européens des informations essentielles et la volonté de ne pas créer de panique. A ce titre la différence est frappante entre la France et le Royaume-Uni, qui relèvent leurs niveaux d’alerte, et l’Allemagne avec le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière qui relativise la menace.
Mais pour Gilles de Kerchove, le coordinateur européen pour la lutte antiterroriste, la menace est réelle et persistante.