Ce projet est présenté comme le chantier le plus important lancé par Raul Castro, depuis que son frère Fidel lui a confié le pouvoir. Les dirigeants cubains parlent « d'actualisation du socialisme ». Ils s'apprêtent, dans les mois qui viennent, à donner un véritable coup de pouce au petit secteur privé.
Coiffeurs, restaurateurs, chauffeurs de taxi avaient déjà été autorisés à se mettre à leur compte. Ils seront dorénavant beaucoup plus nombreux à pouvoir le faire, et surtout, pour la première fois depuis cinquante ans, ils pourront embaucher du personnel en toute légalité, au delà du cercle familiale.
A compter du mois d'octobre, 250 000 créations d'auto-entreprises devraient être permises. Le gouvernement serait disposé à accorder des prêts aux futurs entrepreneurs. Autre petite révolution, la loi qui interdit depuis 1968 la location de logements en peso convertible, équivalent du dollar, sera abrogée.
Le régime castriste tente ainsi de trouver une issue pour les fonctionnaires qui feront partie de la première vague de licenciements massifs au sein de la fonction publique. D'ici trois ans, la réforme prévoit la suppression de plus d'un million d'emplois. Cette ouverture à l'économie de marché reste malgré tout encore très encadrée, dans une économie qui reste aux mains de l'Etat à 95%.