Les « coyotes » : trafiquants de personnes en Equateur à l'origine du drame au Mexique

Etats-Unis, Espagne, Italie, voilà les trois principaux pays où depuis des années des millions d´Equatoriens ont choisi de s´exiler. Qu´ils soient partis avec ou sans papiers, tous partagent le même rêve : fuir un pays où ils pensent n´avoir aucun futur. L´exode est particulièrement intense dans le sud du pays, autour des villes de Cuenca et d´Azogues. Le jeune survivant du massacre commis par les Zétas venait de là, une nouvelle victime du trafic illégal de personnes.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

On les appelle les «coyotes». Travaillant en réseaux, ils sillonnent les villes, les villages et les hameaux les plus pauvres du pays à la recherche de nouveaux candidats au rêve américain. Ils arrivent généralement en grosse voiture. Prix de leurs services : de 10 à 15000 dollars le voyage. Les sans-papiers qui arrivent à passer, une minorité, mettront souvent des années à rembourser, eux et leurs familles.

Les routes des trafiquants de personnes vers les Etats-Unis sont plus ou moins fixes. Les sans-papiers sont d´abord conduit en Amérique Centrale. Certains en avion, les moins chanceux en chalutiers. Beaucoup sont interceptés par les garde-côtes américains, des centaines disparaissent dans les naufrages de leurs embarcations de fortune. S´ils arrivent au Nicaragua ou au Guatemala, les coyotes leur font traverser le Mexique avant le passage de la frontière américaine à pied.

Malgré les drames réguliers, en Equateur ce délit n´est passible que de 4 à 8 ans de prison. Ayant peur des représailles, les familles évitent de porter plainte : sept à peine l´ont fait durant le premier semestre 2010. Selon la Police, cela couvre moins d´1% des cas de trafics illégaux de personnes en Equateur.

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