Au Chili, les mineurs rescapés de San José, mine de cuivre et d'or située dans le Nord du pays, se préparent à présent à une longue attente. Ce n’est en effet que dans « trois à quatre mois », selon le ministre chilien des Mines, Laurence Golborne, que l’opération de sauvetage permettra de les ramener à la surface.
Hier, dimanche 22 août 2010, les trente-trois hommes ont été localisés : ils sont en vie et se portent bien. « Un miracle », a commenté le ministre. Il faut dire que le pays était sans nouvelles d’eux depuis l’éboulement survenu dans la mine dix-sept jours plus tôt. Les mineurs se sont réfugiés dans un abri de la taille d’un petit appartement, situé à 700 mètres de profondeur, où règne une chaleur humide d’environ 35 degrés. Ils ont survécu grâce à des réservoirs d’eau et des couloirs de ventilation installés au fond de la mine.
« Un à un, avec une corde »
Le premier contact a été établi grâce à un conduit de huit centimètres, suffisamment large pour faire passer une petite caméra... mais pas un corps humain, même amaigri par un jeûne de dix-sept jours : les médecins estiment que les mineurs ont perdu chacun près de dix kilos.
Les sauveteurs ont donc commencé de gainer le conduit, afin de le consolider. Ils devront ensuite l'agrandir pour le porter à soixante-six centimètres avant de pouvoir enfin remonter les mineurs « un à un avec une corde », explique Pedro Ramirez, ingénieur participant à la mission de secours et cité par l’AFP.
D'autres moyens avaient d'abord été envisagés, mais la mine est toujours instable et les sauveteurs doivent donc engager des travaux minutieux. Les mineurs gardent pourtant le moral : sur un petit mot transmis à sa femme grâce au conduit, le mineur-prisonnier Mario Gomez, âgé de 63 ans, tâche de la rassurer : « Nous allons réussir à sortir avec l’aide de Dieu (…), même si nous devons attendre des mois ».
Dans les heures qui viennent, les mineurs recevront des tubes en plastique chargés d'eau, de sucre et de médicaments. De quoi reprendre des forces qui leur seront d'autant plus utiles qu'ils devront eux-mêmes participer à leur libération en facilitant d'en bas le travail réalisé en haut par les sauveteurs. L’élargissement du conduit produira des débris qui, en retombant, risquent de l’obstruer. Ce sont donc les mineurs qui devront les dégager.
Le président chilien, Sebastian Pinera, confirme que les opérations seront longues. « Cela va prendre des mois mais peu importe que ce soit long, affirme-t-il, ce qu’il faut c’est qu’il y ait un dénouement heureux ». Si le sauvetage dure plutôt trois mois que quatre, les mineurs pourront même être chez eux pour les fêtes de fin d’année.