Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Le gouverneur David Paterson essaie de désamorcer la crise en voulant rencontrer les promoteurs du projet. Ce qu’il pourrait leur proposer, c’est de construire leur centre à un endroit moins controversé, et comme mesures incitatives, il pourrait leur offrir une aide financière de l’Etat pour la délocalisation. Ces informations ont été fournies par Peter King, élu républicain de New-York qui, sans s’opposer à la construction de la mosquée, objecte à son emplacement comme 68% des Américains.
Vendredi 13 août 2010, le président Obama, après un long silence, a fait connaître son opinion: la tolérance religieuse est l’un des piliers de l’Amérique, a-t-il dit en substance. Par conséquent, les musulmans ont le droit de pratiquer leur religion où bon leur semble. Mais vingt-quatre heures plus tard, dans une déclaration très jésuitique, il nuançait son propos, expliquant qu’il n’approuvait pas forcément le choix du lieu. Tollé des républicains et embarras des démocrates avant les élections de novembre.
Le chef de la majorité au sénat, Harry Reid, qui est en difficulté dans le Nevada, a préféré se démarquer d’Obama en demandant que la mosquée soit construite ailleurs. Sa rivale républicaine, soutenue par le mouvement populiste Tea Party, accuse pour sa part Obama « d’ignorer le souhait de ses compatriotes, cette fois aux dépens des victimes du 11-Septembre et de leurs familles ».