Fidel Castro, 84 ans, un «grand-père de la nation» encore populaire

Fidel Castro est né le 13 août 1926. Son 84e anniversaire est marqué par le retour en grande forme sur le devant de la scène du chef de la Révolution, après 5 ans de lutte contre la maladie. Un Fidel qui, malgré le poids des années, et un bilan plutôt contrasté, reste populaire dans son pays.

De notre envoyé spécial à la Havane,

 
C'est une nouvelle jeunesse pour celui qui multiplie les apparitions télévisées comme au bon vieux temps. Et à tout juste 84 ans, Fidel Castro conserve une forte popularité dans un pays qui souffre, certes, mais continue de vouer pour « le grand-père » de la nation socialiste, un culte quasi mystique. Adalberto Roque, célèbre photographe d'agence, suit ce personnage déjà historique depuis plus de 30 ans et pour lui « Fidel a une aura ! Il y a une atmosphère autour de lui qui ne laisse indifférent aucun photographe. Et c'est vrai qu'il y a une sorte de dévotion du peuple pour lui. C'est un homme dont la vraie dimension est grande ou petite selon les goûts, mais qui ne peut pas être encore jugée par l'histoire, car il est toujours actif dans le monde d'aujourd'hui ».
 

Ivette est journaliste en charge des pages internationales de l'organe du Parti communiste cubain, Granma. Elle ne cache pas sa fascination pour celui qui lui a remis en personne la médaille du mérite pour ses brillantes études. Pour elle, Fidel Castro, c'est d'abord l'éducation pour tous, l'accès aux soins médicaux gratuits : « Depuis Cuba, il a voulu projeter un monde meilleur où il voulait faire ressortir le meilleur de l'âme humaine, aussi loin que possible. Cela au coeur d'une réalité, où effectivement, tout le monde n'est pas forcément sensible au sort du voisin ».

Pourtant, tout n'est pas rose au pays de Fidel, le manque de produits de base, les tickets de rationnement, les difficultés pour se loger, voyager, s'exprimer, sont dans toutes les têtes lorsqu’on évoque discrètement le régime, comme ce chauffeur de taxi interrogé sur le Lider Maximo et qui répond :
« - Ca va, il est bon…
-         Il est bon, très bon ?
-         Non, en fait il a été bon, mais aujourd'hui il préfère parler de la politique extérieure car Cuba ne l'intéresse plus ».

L’Eden cubain pour les touristes

Carlos fait partie des nombreux touristes en vacances cet été au pays du mojito. Ce jeune Espagnol est enthousiaste, la vie est facile surtout lorsqu'on est étranger : la musique, les restaurants, les boîtes, tout y est, tout sauf pour les Cubains, dont le salaire moyenne plafonne à 15 euros par mois. « Cela me paraît un peu étrange, confesse Carlos, car d'une certaine manière, ils ont l'air plutôt mal. Opprimés, car ils n'ont pas beaucoup de libertés, mais, curieusement, d'un autre côté, et c'est ça qui m'a le plus surpris durant mon séjour, ils parlent bien de lui, on dirait qu'ils aiment Fidel ».
 

A Cuba, on attend les réformes, on critique du bout des lèvres le régime, mais rarement ses hommes, Raul et Fidel Castro. Et l'on préfère rejeter les difficultés du quotidien sur le dos de l'embargo économique, comme le rappellent les nombreuses affiches de propagande anti-américaine placardées aux quatre coins de La Havane.

 

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