Avec notre correspondante à Caracas, Angèle Savino
C’est lors de la présentation des candidats d’opposition aux élections législatives du 26 septembre 2010, que le gouverneur de l’Etat frontalier du Tachira, a lancé un appel à Hugo Chavez : « il est de notre devoir de trouver une solution commune pour expulser les guérilleros et les paramilitaires du Venezuela ». César Perez lance un défi au président vénézuélien pour qu’il agisse avec force contre tous les groupes irréguliers, qui se livrent au trafique de drogue et pratiquent des enlèvements à la frontière.
Pour les habitants des états frontaliers du Tachira et du Zulia, qui sont victimes de la violence depuis des décennies et sont désormais touchés par la chute du commerce bilatéral, la réconciliation entre le Venezuela et la Colombie est indispensable. Elle pourrait influencer leur vote. Hugo Chavez l’a bien compris, et ce n’est pas un hasard s’il était proche de la frontière samedi 7 août lors de l’investiture de Juan Manuel Santos, déclamant un discours de paix face à un public conquis.
Le gouverneur de l’Etat de Guarico a pour sa part insisté sur le rôle de la médiation de l’Union des nations sud-américaines : « c’est une victoire de la politique d’intégration régionale, car cette réunion aura lieu malgré l’obstination des Etats-Unis de vouloir désarticuler les rencontres en Amérique latine ».
La date n’a d’ailleurs pas été choisie au hasard : le 10 août 1819, le Vénézuélien Simon Bolivar entrait à Bogota, après avoir vaincu l’armée espagnole lors de la bataille de Boyacá en Colombie.