Barack Obama salue « une très bonne nouvelle ». Plus de 100 jours après l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater, BP assure avoir réussi avec succès la première phase du colmatage définitif du puits. Les autorités américaines soutiennent que la majeure partie du brut qui s’est déversé dans le golfe du Mexique a été éliminée.
Pendant 8 heures la nuit dernière, BP a injecté des boues et du ciment à la tête du puits Macondo. Ce mélange épais est censé contenir la pression dans la cavité située à 1 500 mètres de profondeur. Pour l'instant : tout se déroule de façon satisfaisante dit la compagnie pétrolière. L'objectif est atteint mais le puits reste sous surveillance car la pression doit rester stable. De nouvelles injections de boues seront peut-être nécessaires. Normalement cette procédure devrait suffire mais BP a essuyé trop de revers depuis le début de la marée noire. Deux précautions valent mieux qu'une, « Static Kill » se doublera donc dans les prochains jours d'un « Bottom Kill ». Les boues et le ciment seront injectés cette fois dans le fond du réservoir et feront office de bouchon définitif. Pour cimenter le puits par-dessous, BP continue de creuser des canalisations de dérivation à 4 000 mètres sous l'eau. L'un de ces puits de secours est presque achevé, il se trouve à une trentaine de mètre de l'intersection avec le puits Macondo. Le dôme de confinement installé il y a plus de deux semaines permet, lui, de maintenir le système étanche.
« Dissout comme du sucre dans une tasse de thé »
Selon la commission d'enquête fédérale sur la marée noire, environ 650 millions de litres de pétrole se sont écoulés dans les eaux du golfe du Mexique entre l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril, et le 15 juillet, date de la pose d'un couvercle géant sur le puits. Les trois quarts du pétrole ont été récupérés, éliminés ou se sont évaporés explique aujourd’hui la responsable des questions énergétiques et environnementales à la Maison Blanche, Carol Browner. « D’après ce que disent nos scientifiques, la grande majorité du brut a été nettoyée, récupérée ou endiguée. Sur les côtes, il y aura encore des boulettes et on va continuer à voir des reflets à la surface de l’eau mais cela devrait être moins important que ce que l’on a vu au plus fort de la marée noire ». La pollution était pourtant la plus importante de l’histoire des Etats-Unis, 20 fois Exxon Valdez. Barack Obama assure : « Un rapport de nos scientifiques montre qu'une grande majorité du pétrole ayant fui a été dispersé ou retiré de l'eau (…) La longue lutte pour arrêter la fuite et maîtriser le pétrole est presque arrivée à son terme. Et nous en sommes très contents. Nos opérations de dépollution vont toutefois continuer ».
Selon ces experts « 25% des composants chimiques se sont évaporés ou se sont dissous dans l’eau de la même façon qu’un sucre se dissout dans une tasse de thé ». 5% du pétrole aurait été brulé, 3% récupéré, 8% dispersé grâce à des produits chimiques solvants et 16% aurait disparu de façon naturelle, grâce à « Mère Nature » explique les autorités.
Pas de majorité au Sénat pour « un plan énergie et réponse à la marée noire »
Le plan anti-marée noire qui devait être examiné cette semaine au Sénat américain sera repoussé au mois de septembre, faute de voix nécessaires à son adoption. « Nous avons essayé le ju-jitsu, nous avons essayé le yoga. Nous avons tout essayé pour faire venir les républicains à nous » a lancé mardi 3 août 2010 le chef de la majorité démocrate, Harry Reid. Le texte sera finalement examiné après les vacances parlementaires. « C’est une triste journée lorsqu’on ne peut pas trouver une poignée de républicains pour soutenir un projet de loi qui aurait créé 700 000 emplois "vert" et aurait responsabilisé BP » a déploré Harry Reid. Le texte du Sénat a buté sur un point : une mesure destinée à éliminer le plafond des indemnisations dues par les compagnies pétrolières en cas de pollution, un montant limité actuellement à 75 millions de dollars. Les républicains et certains démocrates ont peur que cette mesure touche les petits producteurs de pétrole.