Le président du Venezuela déploie des troupes à la frontière colombienne

Hugo Chavez a annoncé le vendredi 30 juillet 2010, l’envoi de troupes supplémentaires à la frontière, sans en préciser le nombre. Un acte qui intervient au lendemain de la réunion de l’Union des nations sud-américaines où chaque pays a campé sur ses positions. Le chef d’Etat vénézuélien a réagi comme au lendemain de la session de l’Organisation des Etats américains, la semaine dernière, mais avec plus de discrétion.

Avec notre correspondante à Caracas, Angèle Savino

« Nous avons déployé des unités aériennes et terrestres mais en silence pour ne pas inquiéter la population », a annoncé Hugo Chavez par téléphone à la chaîne d’Etat VTV. Et d’ajouter : « Alvaro Uribe est capable de n’importe quoi ces derniers jours qui lui restent », réaffirmant sa certitude de la menace d’une invasion de l’armée colombienne.

Hugo Chavez lance ainsi sa dernière invective au président sortant, après qu’Alvaro Uribe ait réaffirmé la présence des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et de l’ELN (Armée de libération nationale) au Venezuela le vendredi 30 juillet.

A une semaine de l’investiture de Juan Manuel Santos, le président vénézuélien insiste pour différencier Alvaro Uribe de son successeur, sachant bien que le futur président défendra la politique de fermeté contre les guérillas. Il s’était même dit prêt à bombarder des campements à l’étranger si cela était nécessaire pendant sa campagne électorale.

Hugo Chavez profite ainsi du silence actuel de Juan Manuel Santos pour préparer le terrain en vue de la reprise des relations diplomatiques, sous l’égide de la médiation internationale qui se profile. D’un côté, il utilise un langage guerrier contre Alvaro Uribe et envoie du renfort à la frontière. De l’autre, il répond sur le terrain diplomatique que les preuves de la présence de rebelles au Venezuela, présentées par le président sortant, sont fausses et lance un appel à la paix à Juan Manuel Santos.

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