C'est donc une période « d'entre-deux », et c'est plutôt embarrassant pour Washington dont l'objectif principal, à moyen terme, est toujours d'écarter le danger d'un engrenage qui conduirait à un dérapage nucléaire.
Les Américains envoient donc un double message, à la fois en dépêchant à Séoul leur ministre de la Défense et celui des Affaires étrangères, et en préparant des manœuvres militaires conjointes avec la Corée du Sud.
En même temps, Washington laisse filtrer des informations selon lesquelles le gouverneur Richardson (qui entretient de longue date des contacts avec la direction nord-coréenne) est prêt à effectuer une mission à Pyongyang, car il estime que la période est propice à l'ouverture de négociations.
C’est sous cette double contrainte que travaille actuellement l'administration américaine, ballotée par cette onde de choc du torpillage du Cheonan. Un torpillage qui a pris une dimension régionale au moment où, le 23 juillet à Hanoï, se réunissent les 27 pays du Forum régional des nations du sud-est asiatique.
Dans un premier document, les 27 ministres des Affaires étrangères qui préparent la conférence, déclarent être « profondément inquiets » par cette affaire.