Avec notre correspondant à Séoul, Thomas Ollivier
En Corée du Sud, les réactions sont plutôt positives face à la déclaration de l’ONU. Le gouvernement s’est officiellement déclaré satisfait, mais il faut bien dire qu’on s’attendait aussi à ce que l’ONU n’incrimine pas directement la Corée du Nord. En fait, Séoul a porté l’affaire depuis maintenant plus d’un mois devant le Conseil de sécurité, et savait depuis le début les réticences de la Chine, mais aussi de la Russie, qui possèdent toutes les deux un droit de véto, à imposer de nouvelles sanctions à la Corée du Nord.
Pour Séoul, cette décision reste donc une petite victoire diplomatique, même si certains sont quand même amers de voir que Pyongyang n’a pas été directement mis en cause dans le naufrage, qui a quand même coûté la vie à 46 marins sud-coréens.
Le quotidien conservateur JoongAng Ilbo titre ce matin son éditorial : « Déclaration imparfaite, mais nous nous en contenterons ». Ce qui résume assez bien l’état d’esprit qui prévaut en Corée du Sud.
Un tiers de la population n'adhère pas à la thèse officielle
La grande majorité de la population souscrit à la thèse de la responsabilité de la Corée du Nord. Et pourtant une bonne partie de l’opinion publique continue de ne pas y croire. Selon les sondages, 30 % soit près d’un tiers de la population n'adhère pas à la thèse officielle.
Alors, en Corée du Sud, il faut savoir que l’Internet est roi, et que l’information est d’abord lue, partagée et largement commentée sur le Net. Et à propos de cette affaire, il y est écrit que Pyongyang ne serait pas forcément responsable.
Plusieurs thèses circulent, on parle notamment de la possible responsabilité d’un sous-marin américain dans ce naufrage. Des rumeurs à prendre avec des pincettes, qui ont néanmoins réussi à convaincre, ou à faire douter de nombreux Sud-Coréens.