Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
BP et l’administration américaine ne semblent pas sur la même longueur d’onde. Comme le nouvel entonnoir semble contenir le pétrole, BP penche en faveur de la fermeture du puits jusqu’à ce que le brut soit détourné vers l’un des deux puits de secours fin juillet - début août.
L’amiral Thad Allen, qui commande les opérations au nom du gouvernement américain, n’est pas aussi certain que le problème soit résolu. Dans une lettre au ton ferme, il s’inquiète d’une fuite détectée et d’autres anomalies près du puits.
« Je vous ordonne, écrit-il au directeur de BP Bob Dudley, de me fournir une procédure écrite pour ouvrir la vanne d’étranglement aussi vite que possible si la fuite est confirmée ».
Quelques heures plus tôt, le directeur d’exploitation Doug Suttles s’était dit confiant si les indicateurs de pression restaient aussi encourageants de pouvoir laisser le puits fermé avant de le boucher définitivement avec des injections de béton.
L’amiral Allen, lui, s’inquiète que depuis la pose de l’entonnoir jeudi le pétrole comprimé ne crée des fissures au fond de l’océan déclenchant un nouveau flux. Il décidera au jour le jour quand les tests d’étanchéité pourront cesser. Et s’il n’est pas satisfait, il pourra ordonner la réouverture des valves en attendant la mise en service des puits de dérivation.