Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Si les six Algériens préfèrent l’incarcération au rapatriement, c’est qu’ils craignent le traitement qui leur sera réservé une fois de retour chez eux : possible torture par les autorités ou exécution par des groupes terroristes s’ils refusent de se joindre à eux.
En dépit de nombreuses années d’emprisonnement, ils supplient donc qu’on les garde à Guantanamo. « Ce serait outrageant et inhumain de ne pas respecter leur volonté », disent leurs avocats.
Un détenu , Ahmed Belbacha, 40 ans, sait ce qui l’attend s’il retourne en Algérie : il a été condamné par un tribunal à 20 ans de prison pour son association présumée avec un groupe armé interdit.
Les détenus ont le soutien des organisations des droits de l’homme tels que Human Rights Watch qui menacent de se tourner vers la Cour suprême pour empêcher ces retours forcés.
Pour sa part, le gouvernement américain rappelle que 10 algériens ont été rapatriés dans le passé et qu’ils n’ont pas été persécutés. En règle générale, Washington refuse le transfert de prisonniers dans des pays tels que la Chine, la Tunisie, ou la Libye, où il existe des risques de torture.
Les États-Unis sont à la recherche de pays tiers, acceptant, comme la France, d’accueillir certains des 22 détenus jugés peu dangereux et dont ils veulent se débarrasser. Mais jusqu’à présent, la moitié des demandes seulement a été satisfaite.