Ces négociations inédites entre les autorités et l'Eglise cubaine portaient sur un groupe d'opposants arrêtés en 2003, pour leurs activités politiques, lors du Printemps noir de La Havane.
Le gouvernement considère ces dissidents comme des criminels de droit commun, des mercenaires à la solde des Américains. L'affaire a longtemps empoisonné les relations entre Cuba et l'Union européenne. Elle a été relancée il y a quelques mois, lorsque des opposants ont entamé des grèves de la faim pour alerter l'opinion publique internationale.
Orlando Zapata en est mort, en prison, en février, et Guillermo Fariñas qui refuse de s'alimenter depuis quatre mois se trouve aujourd'hui dans un état très critique. Cuba est donc sous pression et l'annonce de l'élargissement intervient alors que Miguel Angel Moratinos se trouve à la Havane.
C'est le signe qu'attendait le chef de la diplomatie espagnole pour convaincre l'Europe de normaliser ses rapports avec l'île communiste. A l'étranger, les opposants, eux, parlent d'un «geste positif» mais ils dénoncent l'exil forcé vers l'Espagne. Les dernières libérations massives de dissidents cubains datent de 1998. A l'époque, 101 prisonniers politiques avaient été libérés après une visite du pape Jean Paul II.
Après ces libérations, il restera une centaine de prisonniers politiques dans les geôles cubaines.