Jorge Videla disait défendre la pureté de la nation argentine. Le dictateur argentin au pouvoir de 1976 à 1983 était à la tête d'un processus de réorganisation nationale qui a coûté la vie à des milliers d'Argentins et fait plus d'un million d'exilés. Plus de trente ans après les faits, les familles des victimes, frustrées par l'amnistie dont a bénéficié le dictateur après un premier procès, continuent de réclamer justice.
Pour Sophie Thonon, avocate des victimes de Jorge Videla, jorge Videla « a été le grand ordonnateur du massacre qu’a connu la population argentine pendant sept ans. Il était le grand intellectuel des plans systématiques d’extermination d’opposants. Il était parfaitement au courant de ce qui se passait. Il a été la personne qui a permis ce genre de tortures. Juger des auteurs de crimes n’est jamais trop tard, donc ce procès, même avec un Videla de 85 ans, demeure un procès exemplaire et fondamental pour l’histoire de l’humanité ».
Ce procès n'est que le premier. L'ancien dictateur argentin devra faire face dans les mois qui viennent à quatre autres procès pour le vol de bébés d'opposants, pour enlèvement, torture, assassinats, et pour sa participation au Plan Condor, un plan qui prévoyait l'élimination des opposants politiques dans l'Amérique latine des années 1970.