Plan Condor en Argentine : les tortionnaires du centre Orletti devant la justice

Ce vendredi 4 juin c’était la deuxième journée d’audience dans le procès de l’affaire Orletti, du nom de ce centre de torture clandestin en activité en 1976, pendant la dictature militaire en Argentine. La particularité de ce lieu est que les prisonniers y étaient détenus dans le cadre du plan Condor, organisation mise en place par plusieurs dictatures d’Amérique du Sud pour éliminer leurs opposants. Six Argentins, anciens militaires ou membres des services secrets sont sur le banc des accusés.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

Le scénario est désormais connu. C’est dans une ambiance tendue et chargée d’émotion que sont jugés les crimes de la dictature argentine. Dans le public, des militants des droits de l’homme, des Mères de la place de mai, quelques rares survivants, de nombreux jeunes aussi.

Sur le banc des accusés, des hommes généralement âgés, parfois des vieillards. Le procès Orletti, du nom d’un garage qui servait de façade à un centre de détention clandestin dans les années 70, n’échappe pas à la règle. A une différence près : la plupart des détenus, aujourd’hui disparus sauf exception, n’étaient pas argentins, mais uruguayens, chiliens ou boliviens, victimes du plan Condor, cette internationale de la répression organisée par les dictatures alors en place en Amérique du Sud.

Dans l’affaire Orletti, trois anciens militaires et trois ex-agents de renseignement sont inculpés pour l’enlèvement et la mort de 65 personnes. Au-delà de la vérité due aux disparus et à leurs familles, on attend du procès qu’il démonte les mécanismes qui ont permis aux militaires sud-américains de traquer les militants révolutionnaires du Chili au Brésil et de l’Argentine à la Bolivie, en passant par l’Uruguay et le Paraguay.
 

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