Ce bilan correspond à la nature de l'engagement : envoi de renforts importants et mise en œuvre d'une stratégie contre-insurrectionnelle offensive. Les états-majors avaient d’ailleurs prévenu : « Plus il y a d'hommes sur le terrain, plus on intensifie les opérations, et plus les pertes sont importantes, c'est mécanique ».
L'année dernière, le président américain envisageait le début du retrait pour juillet 2011. Le problème, c'est que le billet de retour des soldats de l'OTAN est soumis à une condition préalable : la possibilité pour l'armée afghane de prendre la relève.
Actuellement, cette possibilité soulève plus de perplexité que d'enthousiasme. Washington a investi 27 milliards de dollars dans la formation d'une armée nationale. Mais le dernier rapport de l'administration américaine indique que le « retour sur investissement » n'est pas à la hauteur effective, surestimée : absentéisme important, manque de motivation, détournements, usage de stupéfiants.
Dans ce contexte, la puissance militaire américaine, qui conduit la coalition, est elle-même fragilisée par une opinion publique qui commence à s'impatienter. Une élue démocrate a refusé le 28 juin de voter le versement d'une aide de plusieurs millions de dollars à Kaboul tant qu'elle « ne sera pas persuadée que l'argent du contribuable américain ne finit pas dans les poches de responsables afghans corrompus, de barons de la drogue ou de terroristes », a déclaré l'élue américaine pour justifier son refus.