Le Brésil s’offre une petite victoire face à la Corée du Nord

Pour son entrée en matière dans le groupe G, le Brésil, favori de la Coupe du monde avec l’Espagne, a enregistré un succès étriqué contre la Corée du Nord (2-1). Manquant de réalisme en attaque malgré une forte domination, les coéquipiers de Kaka se sont fait peur en toute fin de match face à des adversaires limités mais bien organisés et volontaires.

Au coup de sifflet final du premier match du Brésil dans cette Coupe du monde 2010, mardi à Ellis Park (Johannesburg), face à la Corée du Nord, Kaka, remplacé quelques minutes plus tôt, arborait un large sourire. La mince victoire des siens (2-1) fut pourtant loin d’être probante. Dans une rencontre à sens unique où les Brésiliens ont mis plus d’une mi-temps à trouver l’ouverture, le hold-up coréen est resté possible jusqu’à la fin.

Longtemps avant la joie de Kaka, Tae Se y avait été de sa larme au moment des hymnes. Mais une fois l’émotion passée et le coup d’envoi donné, l’avant-centre coréen, à l’image de tous ses coéquipiers, a vite démontré qu’il n'était pas là pour faire de la figuration. Accusant un net déficit technique et mal à l’aise face à la vitesse brésilienne, les Nord-Coréens faisaient valoir leurs armes : une activité incessante et une grosse solidarité. Défendant leur camp bec et ongles, ils n’hésitaient à se mettre à trois pour arrêter le porteur du ballon adverse.

Impuissance brésilienne

Très vite, Elano (6e) et Robinho (7e) tentent leur chance, sans réussite. Les Nord-Coréens laissent passer l’orage avant de s’enhardir au terme du premier quart d’heure, leurs tentatives lointaines manquant toutefois de précision et de force. Face à un adversaire plus coriace que prévu, les Brésiliens déjouent durant une bonne partie de la première mi-temps. Symbole de leur impuissance, Kaka balance une longue transversale directement en touche (22e).

Malgré quelques tentatives de Robinho et Maicon, les quintuples champions du monde ne savent comment contourner le mur rouge qui se dresse devant eux. Les minutes avant la pause leur sont largement favorables. On voit Kaka et Bastos tenter des centres qui ne trouvent pas preneur. Le score nul et vierge de la mi-temps récompense l’esprit de sacrifice dont font preuve les Nord-Coréens dans les nombreuses phases défensives qu’ils ont à subir.

Après le repos, le scénario se répète. Dès la 50e minute, Kaka obtient un coup franc à 22 mètres du but adverse, plein axe. Michel Bastos tire en force, trop à droite. C’est ensuite à Robinho de prendre sa chance pour un résultat identique. La pression du Brésil se fait maintenant plus forte et les Asiatiques semblent proches de la rupture. Celle-ci survient à la 55e minute sur un exploit de Maicon. Bien servi par Elano, l’arrière droit se retrouve le long de la ligne de but, en position idéale pour centrer en retrait. Le gardien coréen Ri Myong-Guk s’est avancé… mais le ballon de Maicon, parfaitement brossé de l’extérieur du pied droit, entre dans la cage dans un angle très fermé.

Le Brésil marque... et se fait peur

Dès lors les choses se compliquent pour les coéquipiers de Tae Se, le joueur le plus en vue côté coréen. Comment vont-ils résister aux assauts brésiliens répétés sans prendre l’eau ? Tour à tour, Michel Bastos et Luis Fabiano inquiètent Ri Myong-Guk. La troisième tentative est la bonne : sur une ouverture de Robinho, très en jambes ce soir, Elano marque du plat du pied après avoir pris de vitesse le défenseur Ji Yun Nam, déjà trop court sur le premier but (72e).

Le Brésil aurait pu aggraver le score par l'entrant Nilmar à deux reprises (80e et 85e) et soigner son goal-average. Au lieu de cela, il va se faire peur dans les dernières minutes. Après que Juan est intervienu devant Tae Se (86e) parti en profondeur, les Nord-Coréens réduisent le score sur un superbe mouvement collectif : une longue ouverture en diagonale trouve Tae Se qui remet de la tête pour Ji Yun Nam lequel s’avance au devant de Julio Cesar et ajuste du gauche (89e). Enfin libérés offensivement, les Nord-Coréens se portent vers l’avant dans les dernières secondes. En vain. Le Brésil, qui a démontré d’indéniables qualités dans l'animation du jeu, devra faire preuve de plus de réalisme devant le but adverse et de plus de rigueur défensive s’il veut s’épargner de mauvaises surprises dans cette Coupe du monde dont il demeure l’un des grands favoris.

 

Jean Damien Lesay, envoyé spécial à Johannesburg.

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