Marée noire en Louisianne : le ton monte entre Londres et Washington

Alors que l’action BP remonte à la Bourse de Londres plusieurs personnalités britanniques de premier plan ont demandé très clairement aux Américains de changer de ton. Le groupe pétrolier britannique BP, à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique fait l'objet de vives critiques aux Etats-Unis. Depuis cette catastrophe, BP se heurte notamment à la colère croissante des responsables américains.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Après les médias qui supportent de plus en plus mal l’insistance du président américain à appeler la compagnie British Petroleum, pour bien rappeler sa nationalité étrangère alors que le géant pétrolier a abandonné ce nom il y a plus de dix ans, c’est au tour de plusieurs industriels et hommes politiques de monter au créneau.

Le ministre du Commerce, Vince Cable, et Boris Johnson, le maire de Londres, ont tous deux regretté la montée d’une rhétorique anti britannique de la part des hauts responsables américains tandis que John Napier, président de la grande compagnie d’assurance Royal and Sun Alliance, a lui invité, dans une lettre ouverte au président américain, à tenir des propos plus équilibrés sur BP et à montrer qu’il savait lui-même supporter la pression.

La tension est telle que le Premier ministre, David Cameron, s’est senti obligé d’intervenir jeudi. Durant sa courte visite en Afghanistan, il a assuré qu’il aborderait le sujet lors de sa prochaine conversation au téléphone avec Barack Obama ce week-end.

Ceci dit, le Premier ministre britannique est resté très mesuré puisque, loin de prendre la défense de BP, il a dit comprendre la frustration américaine. Il a aussi reconnu que cette marée noire était une catastrophe écologique et que BP devait faire tout son possible pour y faire face.

Une réaction trop timorée au goût de certains qui vaut au Premier ministre pas mal de critiques dans les journaux aujourd’hui, à commencer par le Daily Mail qui titre : « Mais défendez donc votre pays monsieur Cameron ! ».

L’affaire menace donc de devenir très politique, mais David Cameron vient de signaler qu’il aurait à cœur de protéger en fait les relations entre Londres et Washington.

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