Avec notre envoyée spéciale à Caracas, Marie Normand
Un véhicule des renseignements vénézuéliens est garé devant la maison où nous reçoit Javier Bertucci. Connu pour ses distributions de soupe et de sardines lors de sa campagne, le président du parti Le Changement explique que l’urgence est de voter une hausse du salaire minimum.
« Le fixer à 50 dollars, et non en bolivar, la monnaie locale qui subit une très forte dévaluation. » Javier Bertucci veut aussi négocier une levée des sanctions américaines. Et pour ce faire, se mettre autour d’une table avec le parti du président Maduro.
« Nous devons arriver à un accord d’une manière ou d’une autre et le proposer à l'administration américaine. Pour au moins alléger les sanctions. Elles ne sont pas responsables de la crise économique mais elles sont la cerise sur le gâteau, ce qui nous pousse dans le ravin. »
Javier Bertucci soutient avoir des contacts avec l’équipe du président élu Joe Biden. Que ces propositions sont réalisables, dit-il, dès la première année de son mandat. Il critique l’opposition, celle qui ne présente pas aux législatives, et qui l’accuse d’être un « allié déguisé » de Nicolas Maduro.
« Comment tu peux t’opposer à la levée des sanctions ? C’est que tu n’es pas Vénézuélien et que tu n’es même pas humain. »
Javier Bertucci espère que le bloc politique auquel il appartient obtiendra suffisamment de sièges à l’Assemblée pour avoir du poids. Mais pas trop, confie-t-il, pour ne pas braquer l’exécutif.
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